Touchante missive d’un veuf éploré
Le 23 juin 1909, Ernest Marceau voit sa vie bouleversée par la perte de celle qu’il a épousée il y a 30 ans, Elzina Tassé.

« Rien ne saurait éclairer la nuit où je suis plongé » confie-t-il à son ami et collègue Louis-Gustave Papineau dans une émouvante lettre de remerciements. Écrite sur du papier encadré de noir en signe de deuil, cette missive exprime de manière remarquable la douleur qui l’accable depuis la mort de sa femme qui l’a plongé dans un profond désarroi.


Transcription libre :
Montréal, le 17 juillet 1909
Mon cher Gustave
Le désarroi dans lequel je suis encore m’a empêché de te dire plus tôt combien j’ai été touché de la suprême marque d’estime que vous avez voulu, Madame Papineau [Juliette MacKay (1863-1943)] et toi, donner à ma pauvre chère femme et de te remercier personnellement d’avoir consenti à l’accompagner jusqu’à la dernière demeure.
Si quelque chose pouvait me consoler de sa perte, je ne parle pas évidemment de l’espoir de la retrouver bientôt, ce serait de savoir que des cœurs comme les vôtres comprennent ma douleur et s’y associent ; mais, pour le moment, rien ne saurait éclairer la nuit où je suis plongé.
Fidèlement à toi
Ernest Marceau
Malgré sa peine, Ernest Marceau reprend son travail d’ingénieur en chef responsable des voies de canalisation de la province de Québec.

Il poursuit également son mandat de principal à l’École polytechnique de Montréal dont il est, avec Louis-Gustave Papineau, l’un des cinq diplômés de la première promotion en 1877.


Marthe Léger, archiviste, avec la collaboration d’Hélène Chartrand, technicienne en documentation – BAnQ Vieux-Montréal
En complément :
http://www.biographi.ca/fr/bio/marceau_ernest_14F.html
http://www.banq.qc.ca/histoire_quebec/parcours_thematiques/Papineau/papineau_louis-gustave.jsp
Touchante histoire, et beau travail de recherche, ainsi que de mise en contexte socio-historique. Bravo à vous deux pour ce billet.
Comme cette lettre est touchante et bien écrite, non par un littéraire, mais un ingénieur!