Alexander Tilloch Galt, d’homme d’affaires à Sherbrooke à père de la Confédération canadienne

Alexander Galt, homme d’envergure nationale et père de la Confédération, occupe aussi une place particulière dans la mémoire de la Ville Reine des Cantons-de-l’Est. Son nom marque la toponymie de Sherbrooke, à commencer par l’une des artères principales de la ville. Son nom désigne aussi une école secondaire située à Lennoxville, l’Alexander Galt Regional High School. Un monument en son honneur a aussi été érigé au parc Rodolphe-Vallée.
Établi à Sherbrooke en 1835, c’est d’abord à titre de commissaire de la British American Land Company (BALC), fonction qu’il occupe de 1844 à 1855, qu’Alexander Tilloch Galt fait sa marque. Sous son impulsion, la BALC signe, entre 1846 et 1853, pas moins de 8 baux de location de sites industriels le long de la rivière Magog. Des moulins, une fonderie et une fabrique de sceaux, entre autres, s’y installent pour profiter de l’impressionnant potentiel hydraulique de la Magog.
Alexander Galt participe aussi à l’essor industriel de Sherbrooke à titre personnel. Il devient l’un des principaux actionnaires de la Sherbrooke Cotton Factory, la première manufacture à risques limités incorporée dans l’histoire du Canada. Malgré des débuts difficiles et une faillite en 1847, la compagnie renaîtra grâce à Galt qui rachète l’usine avec les fonds de la BALC et s’associe avec Edward Hale et le machiniste américain Charles Angel Phillips.
On peut aussi penser à sa participation à la création de la mine Ascot, qu’il met sur pied avec la collaboration de Thomas MacCaw et de Walter Shanly, alors qu’il achète personnellement les terres et droits miniers nécessaires au projet. En bon homme d’affaires, il voit juste et la mine et son haut fourneau seront revendus à une compagnie de New York pour l’impressionnante somme de 127 500 $.
Soulignons aussi l’implication financière peu connue d’Alexander Galt dans la construction de plusieurs lieux de culte sherbrookois. Il a en effet prêté de l’argent aux fiduciaires de l’Église Congrégationaliste de Sherbrooke pour la construction d’une nouvelle église et vendu quelques années plus tard, au cours d’une transaction menée par son épouse Amy Gordon Torrance, un terrain aux fiduciaires de l’Église presbytérienne de Sherbrooke. Il a aussi vendu au prêtre catholique Alfred-Élie Dufresne en 1872 les terrains qui serviront à la construction de l’Hospice Sacré-Cœur, dirigé par les Sœurs de la Charité de Saint-Hyacinthe, faisant même don de 1 000 $ au projet.
Finalement, on peut sans conteste affirmer que l’importance d’Alexander Tilloch Galt pour la communauté de Sherbrooke est loin de s’être limitée au développement local de la ville. En effet, rappelons qu’il a été l’un des principaux fondateurs de la compagnie de chemins de fer St Lawrence & Atlantic, et c’est en grande partie grâce à ses contacts avec le milieu d’affaires montréalais que le tracé a pu passer par Sherbrooke. Son rôle de promoteur ferroviaire aura donc joué un rôle important dans l’intégration de la ville à l’économie provinciale et fédérale.
Charles Coupal-Jetté, stagiaire de l’Université de Sherbrooke (supervisé par Hélène Liard, agente de bureau) – BAnQ Sherbrooke
Pour en savoir plus :
– Jean-Pierre Kesteman, « Galt, Sir Alexander Tilloch », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003, http://www.biographi.ca/fr/bio/galt_alexander_tilloch_12F.html (consulté le 29 mars 2017).
– Oscar Douglas Skelton, Life and times of Sir Alexander Tilloch Galt, Toronto, Oxford University Press, 1920, p. 34-35.
C’est très intéressant de mieux connaître Alexander Galt. Merci!