La petite histoire du quartier chinois de Montréal
Le quartier chinois de Montréal est un lieu bien connu des gens de la métropole et des touristes qui la découvrent. Situé entre la rue Vitré (Viger), la rue Jeanne-Mance, la rue Dorchester (boulevard René-Lévesque) et le boulevard Saint-Laurent, on y retrouve de nombreux commerces, restaurants, blanchisseries, et épiceries asiatiques.
Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Au départ, ce quartier était déjà peuplé d’immigrants pauvres récemment arrivés d’Europe. C’est au début de l’industrialisation vers la fin des années 1870 que les premiers Cantonais s’y installent. Plusieurs nouveaux arrivants Chinois investissent dans le secteur de la blanchisserie à partir de la fin du 19e siècle. Ce secteur devient ainsi le pôle économique du quartier. Par la suite, la population asiatique du quartier chinois passe de 1000 habitants en 1900, à 2000 en 1920. On assiste donc à une demande croissante de commerces spécialisés pour répondre aux besoins des immigrants. Nous voyons apparaître de plus en plus de restaurants, de cafés, de blanchisseries et d’autres services, notamment des librairies offrant des livres et journaux en langue cantonaise.
À partir du milieu des années 1920, la population chinoise est touchée par les crises économiques, le racisme et l’acte d’exclusion interdisant aux Chinois d’entrer au pays. Ghettoïsée dans le quartier chinois, ce sont dans les restaurants et cafés que la communauté se réunit, demeurant fidèles à leur culture, à leur langue et à leur cuisine. La compagnie Wing Lung, fondée dès 1897 par Hee Chong Lee et qui prendra le nom de Wing Hing Lung en 1946 en est un exemple. L’entreprise fabrique des nouilles chinoises fraiches, des pâtes à pâté impérial et des pâtes à Won Ton.


En 1967, la Ville de Montréal reçoit l’Exposition universelle. Elle décide alors d’investir pour revitaliser le quartier chinois et lui donner une apparence plus asiatique. Par exemple, une pagode a été offerte par un membre de la communauté afin de donner une authentique identité chinoise au quartier. Dans la même période, se réalise un projet communautaire. Il s’agit du parc de la Pagode. Ce parc se veut un symbole de paix et d’harmonie entre citoyens et célèbre le centenaire de la fondation du Canada. Il se trouvait au coin des rues De la Gauchetière et Saint-Urbain. Le parc et la pagode n’existent plus aujourd’hui.
Considéré avant comme un ghetto, un lieu insalubre et pauvre, le quartier chinois a subi de multiples métamorphoses pour « s’enchinoiser » et reprendre ses lettres de noblesse dans l’imaginaire collectif. Il est maintenant un lieu incontournable du Montréal touristique et fait partie intégrante de l’histoire de la métropole.
Plusieurs photographies et des plans du quartier sont disponibles dans les différents fonds d’archives de BAnQ Vieux-Montréal, notamment la série Office du film du Québec (E6,S7), le fonds Conrad Poirier (P48) et le fonds Antoine Desilets (P697). Il est possible de faire la recherche grâce à la base de données Pistard et les collections numériques de Cartes et plans et d’Images.
Pour en savoir plus :
Jonathan Cha, « La représentation symbolique dans le contexte de la mondialisation. L’exemple du quartier chinois de Montréal », JSSAC / JSÉAC, vol. 29, nos 3-4, 2004, pages 3-18, (consulté le 18 septembre 2016)
Ville de Montréal, Brève histoire de la communauté chinoise de Montréal, (consulté le 19 octobre 2016)
Annie Dubé et Sébastien Gouin, archivistes – BAnQ Vieux-Montréal
JUBY JUBY JUBY JUBY JUBY JUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU