Monsieur Parizeau et BAnQ Vieux-Montréal

Je l’ai croisé un matin dans le majestueux hall d’entrée de BAnQ Vieux-Montréal. C’était une des dernières fois qu’il était venu travailler au bureau de recherche qu’il avait ici. Il descendait les escaliers avec sa canne. J’ai remarqué qu’il vieillissait, mais il était quand même resté un homme digne et vaillant. Le croiser il y a quelques années en arrivant au travail m’a fait plaisir!
BAnQ Vieux-Montréal a une histoire commune avec ce personnage. D’abord, nous sommes logés dans les locaux de l’ancienne École des hautes études commerciales, institution qu’a fréquentée Jacques Parizeau une grande partie de sa vie. Il y a fait ses études en sciences commerciales et y a enseigné et assumé des fonctions administratives. C’est une des raisons pour lesquelles il a longtemps gardé un bureau ici.
Grâce à mes fonctions d’archiviste et de coordonnateur des services de diffusion des archives à BAnQ Vieux-Montréal, j’ai eu la chance énorme de discuter avec Monsieur Parizeau à quelques reprises. Bien sûr, l’homme, son charisme et sa prestance m’ont impressionné, mais ce sont bien davantage sa vivacité intellectuelle, sa curiosité et son émerveillement pour la jeunesse qui demeurent dans mon souvenir. Monsieur Parizeau avait une foi inébranlable envers la jeunesse québécoise; ce qu’elle pourra réaliser dans les années à venir l’animait d’une grande énergie. Il a été à l’origine du projet de recherche auquel BAnQ a collaboré avec l’IREC, un institut de recherche qu’il a lui-même fondé.
Frédéric Giuliano,
archiviste coordonnateur à BAnQ Vieux-Montréal
Monsieur Parizeau passait régulièrement devant mon bureau et ne manquait jamais de prendre des nouvelles de ma fille. J’en garde un bon souvenir.
Paul-André Leclerc,
archiviste à BAnQ Vieux-Montréal
De plus, BAnQ Vieux-Montréal conserve les documents personnels, familiaux et professionnels de Jacques Parizeau. Une archiviste et une technicienne en documentation ont eu le plaisir de trier, de classer, et de décrire le fonds d’archives de ce grand homme durant plusieurs mois.

J’ai eu la chance de traiter l’exceptionnel fonds d’archives de ce grand serviteur de l’État.
Marthe Léger,
archiviste à BAnQ Vieux-Montréal
L’année où j’ai travaillé avec Monsieur Parizeau sur l’accessibilité des documents de la période référendaire fut extrêmement riche en apprentissages. Jacques Parizeau était un véritable livre d’histoire. J’avais l’impression de vivre les événements avec lui!
Estelle Brisson,
archiviste à BAnQ Vieux-Montréal

De belles photographies de Jacques Parizeau sont disponibles en ligne et de nombreux autres documents d’archives concernant cet homme sont accessibles dans différents fonds d’archives, notamment plusieurs caricatures en format numérique provenant du fonds Jean-Marc Phaneuf (P575, S4, SS4), ainsi que des fonds de journaux, de photographes et de ministères, puisqu’il a contribué à de nombreux projets nationaux.
339 photographies de Jacques Parizeau sont accessibles en ligne (P697, S1, SS1, SSS16, D78). Fonds Antoine Desilets.
Nous sommes fiers de conserver les documents témoins de la remarquable carrière de Jacques Parizeau.
Marie-Pierre Nault, archiviste – BAnQ Vieux-Montréal
Merci pour ces beaux témoignages.
Jacques Parizeau est un homme plus grand que nature, si les mots ont un sens. Un être admirable dont les idées ne mourront jamais, une énergie je crois. Pour moi, Jacques Parizeau n’était pas vraiment un politicien, un économiste ou tout ce qu’on dit de lui, mais l’environnement même. Je dis ‘étais’ car on dit qu’il est mort, mais ce que je veux dire par la, c’est surtout que j’aurais aimé le croiser de mon, de son vivant pour lui demander: quel est selon vous la meilleure façon de contribuer à l’avancement et à la propagation d’idées futuristes et environnementales pour le Québec moderne, alors qu’un concensus semble présent et que, ma fois, on ne vit plus en 1950, une génération entière rêve d’autre chose, de vivre ailleurs que dans un centre d’achat, un stationnement, et en quoi l’économie n’est pas incompatible avec la création de villes modernes, évoluées démocratiquement et respectueuses de l’environnement. Pour moi, Jacques Parizeau est et était une idée avant tout, et aussi un homme, un rebel. Un rebel, un chanteur pour le groupe de musique ‘les bellettes vibrantes’, aussi bon que, mais à ne pas confondre avec cet autre groupe, une voix originale, vivante et énergique dans un océan de conformisme. Jacques Parizeau est un homme qui en imposait et qui faisait réfléchir. Je souhaite qu’on parle de ses idées. Que l’idée de souveraineté soit remise au premier plan pour le parti québécois: non pas la souveraineté pour la souveraineté, mais la souveraineté pour… un pays… non pas un pays pour un pays (ça rime à quoi?) mais un pays pour… il y a un manque de suite dans les idées, une sorte de schizophrénie du milieu politique et sociale contre laquelle je sens que Jacques Parizeau luttait: il pronait le discours, la compréhension, le dialogue, les discussions dans les cuisines, il voulait faire du Québec un peuple animé et vivant, il n’a jamais oh grand jamais dit de grossièreté autrement que pour faire discuter et réfléchir, je vois Jacques Parizeau comme un ténor d’opéra, de l’opéra il n’y en a pas seulement qu’en Italien, en cherchant il y en a en français, en anglais, en chinois, et même en langues anciennes et futures non encore découvertes.. Jacques Parizeau n’a jamais parlé français mais a toujours parlé la langue du peuple, la langue du peuple c’est quoi, c’est une langue qui vient de la terre, du ciel et des étoiles, de l’environnement, c’est beau. C’est pas rien. C’est pas n’importe quoi. Et ça partira pas demain.
Je trouve l’article intéréssant et très touchant! C’est un modèle pour les jeunes Mr Parizeau!